Dans un contexte économique incertain, le marché brassicole français connaît des mutations importantes en cette fin d’année 2024. Entre inflation persistante, crises successives et évolution des comportements des consommateurs, les brasseries artisanales doivent s’adapter pour survivre. Analysons en détail les principales tendances qui façonnent le paysage brassicole hexagonal fin 2024.
Face aux défis économiques, de nombreuses brasseries artisanales se recentrent sur leurs gammes classiques et rentables. L’heure n’est plus à l’expérimentation tous azimuts mais à l’optimisation des processus et à la maîtrise des coûts. Les bières éphémères et séries limitées, gourmandes en ressources, sont mises en pause au profit des recettes éprouvées.
La bière blonde de base reste le produit phare qui fait vivre la majorité des brasseries. Facile à produire et appréciée du grand public, elle assure des volumes de vente constants et des marges confortables. Les brasseries misent sur sa fiabilité pour traverser la période d’incertitude.
Plus que jamais, la force de vente devient cruciale. Les brasseries investissent dans leurs équipes commerciales pour intensifier le démarchage, fidéliser les clients et optimiser la distribution. Le suivi client et la présence terrain priment sur les campagnes marketing souvent plus coûteuses.
Découvrez sans plus attendre notre rapport complet « Tendances dans la consommation de bière – Saison 2024-2025 », une mine d’informations et de conseils pour vous aider à prendre une longueur d’avance.
Nous sommes dans un marché, dans un secteur, où les coûts sont élevés, où de plus en plus de brasseries artisanales mettent le marketing et la com de côté, ou en tout cas essayent de l’internaliser.
Ludovic Mornand, Studio Blackthorns
Malgré le retour aux classiques, la New England IPA (NEIPA) s’est durablement installée dans les préférences des amateurs. Moins amère et plus fruitée que l’IPA traditionnelle, elle séduit un large public et devient un incontournable des cartes de bars spécialisés (ou non !).
Dans un climat anxiogène, les consommateurs se tournent vers des bières rassurantes et familières. Les styles traditionnels et les brasseries locales bien établies tirent leur épingle du jeu, offrant une forme de stabilité dans l’incertitude ambiante.
La tendance au « mieux boire » s’accentue, avec une demande croissante pour des options à faible teneur en alcool ou sans alcool. Les brasseries diversifient leur offre avec des bières légères, des softs artisanaux comme le kombucha, voire du cidre pour répondre à ces nouvelles attentes santé.
Ce qui fait vivre une brasserie c’est la bière blonde de base parce qu’elle répond finalement à la demande de beaucoup de gens.
Dorothée Van Agt, Allegoria
Plus que jamais, l’ancrage territorial devient un atout majeur. Les brasseries misent sur leur réseau local de bars, restaurants et commerces de proximité pour assurer des débouchés stables. La vente directe à la brasserie, via une boutique ou une taproom, permet également de maximiser les marges.
Pour élargir leur clientèle sans prendre de risques démesurés, certaines brasseries complètent leur gamme avec des produits complémentaires : softs artisanaux, bières sans alcool ou à faible degré. Cette diversification permet de répondre à différents segments de marché tout en optimisant l’outil de production.
Face aux contraintes économiques, de nombreuses brasseries rationalisent leur catalogue en se concentrant sur une gamme permanente restreinte mais cohérente. L’objectif est d’assurer une rotation rapide des stocks et de simplifier la gestion de production.
Si le contexte est difficile, le marché de la bière artisanale conserve un réel dynamisme. La demande pour des produits locaux et authentiques reste forte, offrant des opportunités aux brasseries bien positionnées.
Dans un marché qui tend à se normaliser, l’innovation mesurée peut constituer un avantage concurrentiel. Des brasseries comme Horla se démarquent avec des positionnements originaux (focus sur les saisons et les bières acides) tout en restant accessibles.
Au-delà du produit, la cohérence globale de la marque (valeurs, ancrage local, engagement sociétal) devient un facteur clé de différenciation et de fidélisation des consommateurs.
La période d’incertitude actuelle pourrait accélérer un mouvement de consolidation du secteur, avec des rapprochements entre brasseries ou des rachats par des acteurs plus importants.
Les enjeux environnementaux vont continuer à façonner le marché, poussant les brasseries à innover dans leurs processus de production et leur packaging pour réduire leur empreinte carbone.
Malgré les difficultés actuelles, les brasseries doivent rester en veille et prêtes à saisir les opportunités quand la conjoncture s’améliorera. Maintenir une capacité d’innovation et d’adaptation sera crucial pour rebondir rapidement.
En conclusion, le marché brassicole français traverse une période de transition qui pousse les acteurs à se recentrer sur leurs fondamentaux tout en restant attentifs aux évolutions des attentes des consommateurs. Les brasseries qui sauront allier gestion rigoureuse, ancrage local fort et capacité d’adaptation mesurée seront les mieux armées pour traverser cette période d’incertitude et se positionner favorablement pour l’avenir.
Les principales tendances incluent un retour aux fondamentaux pour les brasseries, avec un focus sur les bières classiques rentables. La NEIPA s’est imposée comme le nouveau standard craft, tandis que les consommateurs recherchent des valeurs sûres et des options plus saines. L’ancrage local et la diversification prudente de l’offre sont également des stratégies clés adoptées par les brasseries artisanales.
Les brasseries artisanales s’adaptent en optimisant leur production et en se concentrant sur leurs gammes les plus rentables. Elles renforcent leurs équipes commerciales pour intensifier le démarchage et fidéliser les clients. Beaucoup misent sur l’ancrage local et les circuits courts, tout en diversifiant prudemment leur offre avec des produits comme les bières sans alcool ou les softs artisanaux.
La crise économique a poussé les consommateurs à se tourner vers des valeurs sûres et des bières rassurantes. On observe une demande croissante pour des options à faible teneur en alcool ou sans alcool, reflétant une tendance au « mieux boire ». Les bières locales et les styles traditionnels sont également privilégiés, offrant une forme de stabilité dans un contexte incertain.
Les principaux défis incluent la gestion des coûts dans un contexte inflationniste, l’adaptation aux changements de comportements des consommateurs, et la nécessité de se différencier dans un marché de plus en plus concurrentiel. Les brasseries doivent également faire face aux enjeux de la transition écologique et anticiper une possible consolidation du marché.
Les perspectives incluent une probable consolidation du marché, avec des rapprochements entre brasseries ou des rachats par des acteurs plus importants. Les enjeux environnementaux continueront à façonner le secteur, poussant à l’innovation dans les processus de production et le packaging. Les brasseries devront rester agiles et prêtes à saisir les opportunités quand la conjoncture s’améliorera, tout en maintenant leur capacité d’innovation et d’adaptation.
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